mardi 25 octobre 2011

Tunisie, Une belle victoire de la démocratie

La journée de dimanche en Tunisie fut juste magnifique. Dès sept heures du matin, date d'ouverture du scrutin, une foule nombreuse attendait  devant les bureaux de vote. Et la foule ne cessera de grossir d'heure en heure dans tout le pays, dans un calme, une dignité et une totale émotion. Deux ou trois heures d'attente souvent, et pourtant peu ou pas d'éclat, ni de nervosité.
A l'exception de l'incident qui devait marquer le passage de Ghannouchi, le charismatique leader de Nahda, dans le bureau de vote de la banlieue résidentielle de Tunis où il réside. Sur désormais de son succès, le chef islamiste prétendait ne pas attendre son tour. Ce manque de civisme lui fut fatal: "dégae", crièrent les tunisiens présents. Et un proche de Ben Jaffar, leader d'Ettakatol, lançait à ses gardes du corps: "Ben Ali ne fut pas le premier à fuir le 14 janvier, Ghannouchi l'a fait en 1989 lorsqu'il décida, dès les premiers signes de nervosité du pouvoir naissant, de partir en Angleterre".
Au total, peu d'incidents durant cette journée historique et ensoleillée qui devait voir 90% des Tunisiens aller aux urnes. A Grombalia, une bourgade tranquille à vingt kilomètres d'Hammamet, qui vit de l'agriculture, de la vigne et du tourisme un peu, la fierté se lit sur les visages. De vielles dames s'appuient au bras de leurs enfants et petits enfants pour gagner une des écoles transformées en bureaux de vote. Des policiers et des militaires débonnaires, souvent très jeunes, veillaient sur le bon déroulé du scrutin. Un simple texto sur le portable et chaque citoyen connaissait son numéro de votant et la salle de classe prête à l'accueillir. Des "organisateurs", souvent des organisatrices, dument badgés, veillaient au respect strict des consignes électorales. Et gare à celui qui aurait tenté de prendre des photos à l'intérieur des bureaux de vote. A 19 heures, les files sont encore nombreuses. Les portes des bureaux ferment, les Tunisiens continuent de voter jusque tard.
Le dépouillement durera jusqu'au petit matin.

Suivez les dernières actualités tunisiennes sur "le chemin de crête des élection tunisiennes"
sur lalettredusud.fr,
un site animé par Nicolas Beau, Jacques Marie Bourget, Naoufel Brahimi, Anne Giudicelli.

samedi 1 octobre 2011

Quand le Qatar arrosait les Ben Ali!

Sur le site lalettredusud.fr, les dernières trouvailles des enquêteurs de la Brigade financière à Paris

lundi 11 juillet 2011

Le site "lalettredusud.fr" est lancé

Une partie des journalistes, des compagnons de route et des pigistes de Bakchich lance un nouveau site consacré au monde arabe et maghrébin. Des enquêtes et analyses seront publiées sur la Tunisie, notamment en septembre et octobre pendant la période des élections. Mais ce nouveau média se consacrera également au reste du monde arabe et méditerranéen.
Pour y accéder, il faut accéder lalettredusud.fr.
Pour l'instant, quelques papiers sont en ligne pour donner une première idée de ce que pourra être ce nouveau média. Le vrai lancement aura lieu début septembre

vendredi 3 juin 2011

Quand Jack Lang s'éclatait...en Cote d'Ivoire

Jack Lang détestait Bakchich. Rencontrant un jour Isabelle Adjani, la présidente des amis de Bakchich, il lui disait: "Comment tu peux soutenir ce torchon?". Et Isabelle Adjani de lui répondre: "Pourquoi? Ils t'ont coincé? Et bien, ils ont eu raison". En fait, Jack Lang est un des hommes politiques qui a toujours le mieux défendu don image et sa réputation. D'où son hostilité à Bakchich qui n'hésitait pas à raconter comment Jack Lang s’éclatait en boîte avec Laurent Gbagbo lorsque ce dernier était encore au pouvoir.


Jack Lang, l’idole des jeunes et de la culture, a rendu visite à son « ami » le président ivoirien Laurent Gbagbo, qu’il a décrit comme un grand « humaniste ». Et a confié son « bonheur » de danser avec lui dans les boîtes d’Abidjan… Au moment où des manifestations contre la vie chère se déroulent dans la capitale ivoirienne, qui ont fait un mort

Le journal télévisé de la chaîne de télévision ivoirienne RTI recèle parfois de vraies perles. Ainsi, dans l’édition du 29 mars dernier, on pouvait y admirer l’inénarrable Jack Lang, ancien ministre socialiste, député du Pas-de-Calais et membre de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale française, en train de se trémousser, dans la soirée du vendredi 28 mars, avec le président ivoirien, Laurent Gbagbo, ainsi que sa fille, dans une discothèque située rue Princesse de Yopougon, un quartier populaire d’Abidjan. Et pas n’importe laquelle : la Queen’s dicothèque, qui appartient au footballeur Didier Drogba, joueur de Chelsea et fierté nationale.
Voir le reportage ci-dessouSelon l’agence de presse gabonaise Gabonews, l’ami Lang s’est rendu trois jours en Côte d’Ivoire le week-end dernier, avec le député socialiste de Paris, Jean-Marie Le Guen, vice-président de l’Assemblée nationale et adjoint au maire de Paris. Leur mission, selon Gabonews : « exhorter les Français à pratiquer de nouveau la destination Côte d’Ivoire » (à ce sujet voir cet articlede Bakchich sur les glorieuses relations entre la France et la Côte d’Ivoire).
Dans une interview au journal officiel ivoirien Fraternité Matin (édition du 29 mars), Jack Lang a affirmé sa flamme à son « ami » Gbagbo, expliquant que sa mission, avec Jean-Marie Le Guen, visait à « rétablir le pont entre les socialistes français, le Président Laurent Gbagbo et la Côte d’Ivoire. C’est le sens de notre mission. On le fera avec conviction et doigté car le Président Gbagbo est un vrai homme de gauche qui a le sens de la solidarité. » Il en a aussi ajouté quelques couches dans le cirage de pompes : « Avec le Président Gbagbo, je me sens en harmonie, en connivence, en synchronie, en résonance. J’aime les gens comme lui qui sont à la fois patriotes et qui ont le sens de l’Etat. »

TRÈS HEU-REUX

Le journal Fraternité Matin a aussi fait un compte-rendu enthousiaste de la virée nocturne de Lang et de Gbagbo dans la discothèque, où le DJ a dédié la musique à ses illustres hôtes, le « père de la fête de la musique (J. Lang) et le père de la nation ». Et le journal de décrire la scène : « Comme pénétré par cette musique chrétienne, Lang, accompagné d’une cavalière, se trémousse sur la piste de danse. Quand l’y rejoint le Woody, c’est pour danser au son de Vis-à-vis de Meiway. La piste devient petite, de même que la boîte, cette nuit… Trois ou quatre minutes de défoulement. Et le DJ de commenter, dans son style : “Un Président qui prend un bain de foule au milieu de son peuple, qui l’aime ; ce peuple qui l’a toujours soutenu”. »
Et, lors de cette chaude soirée en boîte avec Laurent Gbagbo, Jack Lang n’a pas lésiné sur les arguments chocs. Il a ainsi déclaré, en sueur, au reporter de la chaîne RTI, dépêché rue Princesse :
« Je suis très heureux de me retrouver en compagnie du président (Gbagbo)qui, on l’a vu ce soir encore, bénéficie d’une grande popularité à Abidjan et notamment dans les quartiers populaires. Ca me rappelle l’époque où je venais ici comme jeune professeur dans les boîtes de nuit, dans les bistrots, dans les cafés. Abidjan plus que jamais est une ville vivante et certainement l’une des villes les plus vivantes d’Afrique entière. »
Abidjan est effectivement une ville tellement vivante et où le président Gbagbo y est si populaire que, depuis quelques jours, les manifestations contre la cherté de la vie et l’augmentation du prix des denrées de première nécessité se multiplient. L’irréparable est même arrivé le 1er avril puisque selon l’Agence France Presse (AFP), un manifestant a été tué par balles.

mercredi 1 juin 2011

Vivement le retour de René Millet, résident général en 1894


Notre ami Nidam Amdi, ancien journaliste à Libé et grand
spécialiste de la culture arabe, rend hommage au Résident général
 en Tunisie, René Millet, qui séjourna à la fin du XIX eme siècle
à Tunis. C'était avant l'époque les MAM, Longuet, Seguin et autres amateurs
de palaces, de golfes et de piscines. C'était l'époque où un ministre de
la République, cinq ans après avoir profité des largesses d'un régime
dictatorial, aurait trouvé autre chose à répondre que: "Je peux renvoyer un
chèque". Si Longuet avait été autre chose que Longuet, il aurait trouvé les
mots pour vanter l'hospitalité des Tunisiens; ou il aurait cherché à expliquer,
avec un peu de recul, pourquoi 'il avait, à l'époque, une bonne image du 
régime de Ben Al. 
Hélas, Gérard Longuet n'a pas le panache pour cela. On
le met en cause? Il sort son chéquier.
N Be. 


VOICI LE PAPIER DE NIDAM
De René Millet à Boris Boillon, grandeur et décadence de la politique française
à Tunis Le premier a été Résident général en Tunisie de 1894 à 1900. Le deuxième est
ambassadeur de France à Tunis depuis le 16 février dernier. De Boris Boillon on
sait qu’il marquera son passage à la résidence de France Dar al-Kamila situé à
la Marsa, par des paroles déplacées devant des journalistes tunisiens.
René Millet c’est une autre histoire. C’était bien avant que les français ne
découvrent les congés payés, les hôtels à thalasso, les terrains de golf…, et
les cliniques de « lifting cervico facial » à Carthage. René Millet, c’était la
3ème République et on le qualifiait de « Résident humaniste ». Alors qu’à Paris
de nombreux parlementaires lui mettait des bâtons dans les roues, lui, a Tunis
avait des grands projets pour le pays de jasmin. Aménagement des ports de
Bizerte, Sfax et Sousse. Grands travaux à Tunis avec adductions d'eau, créations
d'hôpitaux, de lycées et collèges, importants travaux d'urbanisation, extension
du réseau de tramways, etc.
En termes communication, il avait lancé une grande compagne publicitaire en
France pour la création d’un lycée agricole en Tunisie et l’implantation
d’oliviers. Il modernisa aussi la justice tunisienne et crée un système de
prévoyance pour les fonctionnaires locaux.
Enfin, et la grandeur de ce français oublié, c’est sa relation avec l’élite
tunisienne. En 1896 il participa avec le mouvement des Jeunes Tunisiens à la
fondation de la société Khaldounia, pour enseigner les sciences modernes dans
les milieux de culture arabe et principalement auprès des étudiants de la
Zitouna, l’université théologique. Et puis, avant de quitté la Tunisie en 1900,
René Millet offre par l’entremise de son épouse, un grand cadeau aux
tunisiennes. La première école pour fille musulmane. « L’école Louise-Renée
Millet, fut le premier établissement, non missionnaire et moderne dans le sens
pédagogique, pour les filles indigènes dans l’Afrique du Nord française ». C’est
de cette école qu’est issue la première femme médecin musulmane du Maghreb et où
de nombreuses épouses de nationalistes tunisiens ont étudié.
A l’époque, les politiques français et leurs épouses avaient d’autres projets
que de venir passer un week-end à Gammarth, Marsa et Sidi Bou, sinon de jouer au
golf avec des journalistes, alors que les épouses se font le visage.


Lorsque le patron du CSA vantait Ben Ali

Dans un ouvrage très instructif, "Le livre noir du CSA, enquête sur les dérives et les gaspillages du Conseil supérieur de l’audiovisuel", l'auteur, Guillaume Evin, explique comment Anne Meaux, la grande prêtesse de la Com, qui avait hérité du budget de la communication de Ben Ali (pour 15000 euros par mois), usait d'étranges méthodes; Ainsi avait-elle recruté comme collaboratrice, Marie-Luce Skraburski, qui n'était autre que l'épouse de Michel Boyon, patron du CSA. Et c'est ainsi que lors d'un voyage en Tunisie, très peu de temps avant le début de la révolution tunisienne, l'ineffable Boyon bvante les mérites du régime.
On commence efin à comprendre à travers les vacances de MAM et de Longuet ou à travers les petites excursions de Boyon au pays du jasmin (et de la torture) du général Ben Ali, l'image du régime était à ce point tronquée dans la presse et dans les milieux politiques en France.
Le livre d'où est tiré l'extrait ci dessous est paru aux éditions du Moment le 26 juin 2011



Entre gens de bonne compagnie, le conflit d’intérêts n’est du reste jamais très loin. Marie-Luce Skraburski, numéro deux d’Image Sept, est en charge de la communication des présidents africains. Il lui arrive donc souvent de se rendre en Afrique, notamment au Sénégal. Jusque-là, tout est normal. 
Mais le bras droit d’Anne Méaux est aussi la seconde compagne de Michel Boyon. Ils se sont rencontrés à Radio France. Ensuite, Michel Boyon lui a présenté Anne Méaux via leur ami commun, le journaliste-chanteur nationaliste Jean-Pax Méfret. Bref, quand Marie-Luce Skraburski se rend en Tunisie au printemps 2010, elle emmène dans ses bagages celui qui partage sa vie, lequel se fendra sur place d’une interview édifiante à La Presse de Tunisie, le quotidien « étatique » du pays. 
Neuf mois avant la révolution de Jasmin qui emporte le régime de Ben Ali, quelles déclarations Michel Boyon réserve-t-il au journaliste Mohamed Gontara? «Je suis impressionné par le remarquable niveau de développement atteint par la Tunisie. » Le patron du CSA n’a manifestement pas oublié d’emporter avec lui la brosse à reluire. « Ce qui me frappe c’est la manière dont la Tunisie réussit à concilier authenticité et modernité. » Boyon en fait des tonnes, ne reculant devant aucune flagornerie : « Je me félicite du développement des compétences du Conseil supérieur de la communication [l’équivalent du CSA en Tunisie], ainsi que du renforcement du pluralisme dans sa composition. » Puis, sachant toujours jusqu’où aller trop loin, il ajoute : « Les Français [...] soutiennent les efforts de ceux qui, comme la Tunisie sous l’impulsion du président Ben Ali, sont déterminés à lutter contre toute forme de passéisme ou d’obscurantisme qui conduirait à la régression sociale ou culturelle. » Même au printemps 2010, neuf mois avant que le peuple tunisien ne s’éveille, il fallait oser : « La prépondérance de la classe moyenne, le nombre de foyers propriétaires de leur logement, les résultats obtenus dans les domaines de l’éducation et de la santé publique, le renforcement des dispositifs de solidarité sont autant d’atouts pour garantir la stabilité de la Tunisie et son progrès continu. »




Voici ce que Boyon déclarait à la presse tunisienne en 2009

Michel Boyon, président du Conseil supérieur français de l'audiovisuel: «Je suis impressionné par le remarquable niveau de développement atteint par la Tunisie»

• Les Français soutiennent les efforts de ceux qui, comme la Tunisie, sous l'impulsion du Président Ben Ali, sont déterminés à lutter contre toute forme de passéisme ou d'obscurantisme qui conduirait à la régression sociale ou culturelle

• La situation des Tunisiennes est enviée à l’étranger ! C’est l’expression d’un modèle tunisien
• La prépondérance de la classe moyenne, le nombre de foyers propriétaires de leur logement, les résultats obtenus dans les domaines de l’éducation et de la santé publique, le renforcement des dispositifs de solidarité sont autant d’atouts pour garantir la stabilité de la Tunisie et son progrès continu
• Ce qui me frappe, c’est la manière dont la Tunisie réussit à concilier authenticité et modernité
• La Tunisie a un rôle très important à jouer dans le renforcment des relations euro-arabes, en raison de sa situation géographique, de sa contribution constante à la recherche de la paix et de son influence internationale
• Je me félicite du développement des compétences du Conseil Supérieur de la Communication en Tunisie, ainsi que du renforcement du pluralisme dans sa composition

Récemment de passage en Tunisie, Michel Boyon, Président du Conseil Supérieur français de l’Audiovisuel (CSA), a bien voulu répondre à nos questions.

M. Boyon, vous qui suivez de près les transformations que connaît le secteur de l’audiovisuel en France et dans le monde, comment voyez vous l’évolution de ce secteur?

Avec les révolutions technologiques, le monde de l’audiovisuel se transforme à un rythme stupéfiant. Je le rappelle, la mission de la radio et de la télévision, c’est d’informer, de transmettre la connaissance, de divertir. Le progrès rend la télévision accessible à tous. Les particuliers bénéficient de la baisse des prix des équipements domestiques, les procédés de diffusion des images s’améliorent sans cesse, de nouvelles chaînes apparaissent. On peut ainsi mieux répondre aux attentes et aux goûts de chacun. Mais il faut être conscient que certaines chaînes de télévision peuvent porter des messages de haine ou de violence : on ne doit pas rester inerte devant une telle situation. Lutter contre ce danger, qui ne connaît pas les frontières, est une responsabilité collective.
Comment les médias tunisiens pourraient-ils tirer le meilleur parti des nouvelles technologies de l’information?
Les Tunisiens aiment lire et écouter, s’informer et comprendre. La presse écrite, la radio et la télévision sont très présentes, en français, comme en arabe. Elles occupent une grande place dans la vie quotidienne et  l’internet devient quasiment accessible à tous.
Je crois que, comme dans d’autres pays, il faut aller vers ce que l’on appelle le « média global », c’est-à-dire un rapprochement des médias écrits et audiovisuels, une mise en commun de moyens permettant d’ouvrir de nouvelles perspectives professionnelles à celles et ceux qui travaillent dans les médias, mais aussi l’exploitation des potentialités d’internet par les médias classiques.

Quelles sont les relations du Conseil Supérieur de la Communication avec le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel français ?
Ces relations se bâtissent. Elles reposent sur des échanges d’informations, sur des réflexions communes portant sur les sujets les plus variés : le contenu des programmes, la protection de l’enfance et de l’adolescence, les bouleversements technologiques. Je me félicite du développement des compétences du Conseil Supérieur de la Communication de Tunisie, ainsi que du renforcement du pluralisme dans sa composition. Le C.S.C. et le C.S.A. de France ont tous deux la conviction que l’audiovisuel jouera un rôle majeur dans le rapprochement entre les peuples. C’est pourquoi ils se tournent aussi vers les autres institutions comparables. La construction de l’Union pour la Méditerranée - pour laquelle la Tunisie a eu un rôle moteur - est un formidable défi pour l’avenir de tous les pays qui ont en partage cette mer, berceau de nombreuses civilisations. Déjà, on vient de jeter au Caire les bases d’une grande banque de programmes télévisés qui sera alimentée par les pays méditerranéens.

Quelle importance le CSA accorde-t-il à la communication audiovisuelle dirigée vers la communauté maghrébine en France ?
Le C.S.A. y est très attentif. L’intégration réussie est celle qui maintient un lien fort avec la langue, la culture, les traditions du pays d’origine. Nous avons accordé de nombreuses fréquences à des radios de langue arabe ou berbère. Nous avons aussi autorisé la diffusion de chaînes de télévision dont les programmes sont émis dans ces langues.

Comment les Français perçoivent-ils la Tunisie?
Pour beaucoup de Français, le monde arabe est perçu comme un ensemble mystérieux et complexe. Mais ils sont aussi conscients de la nécessité de préserver, de renforcer sa stabilité et ses rapports traditionnels étroits avec l’Europe. La Tunisie a un rôle très important à jouer à cet égard, en raison de sa situation géographique, de sa contribution constante à la recherche de la paix, et de son influence internationale. Elle jouit d’un réel capital de sympathie, d’amitié, et même d’affection en France. S’il subsiste encore certaines incompréhensions, elles sont souvent dues à des idées préconçues. Le renforcement de la coopération entre la Tunisie et la France, la multiplication des échanges dans tous les domaines nous permettront de nous connaître mieux encore, de nous comprendre encore mieux et de contribuer à notre manière à un développement solidaire entre les deux rives de la Méditerranée. Chacun a sa musique à jouer !

Quel message la France essaie-t-elle de communiquer vers le Maghreb ?
C’est un message de paix, de tolérance et de progrès. Un message respectueux des traditions et des valeurs de chaque pays du Maghreb. Il ne s’agit pas d’inciter à copier un quelconque modèle français. Au nom de quoi la France pourrait-elle prétendre imposer tel ou tel système ? Les Français souhaitent ardemment que la  concorde  règne entre les pays du Maghreb. Ils soutiennent les efforts de ceux qui, comme la Tunisie sous l’impulsion du Président Ben Ali, sont déterminés à lutter contre toute forme de passéisme ou d’obscurantisme qui conduirait à la régression sociale ou culturelle.

Comment voyez-vous l’évolution de la Tunisie?
Lors de mes séjours en Tunisie, je suis impressionné, comme toute personne qui se rend dans le pays, par le remarquable niveau de développement atteint ces dernières années. Tout visiteur constate que l’activité économique, la qualité de l’infrastructure et le niveau de vie des citoyens tunisiens progressent à un rythme soutenu. C’est d’autant plus méritoire que le pays n’a que peu de ressources naturelles.  Il compense cette lacune en exploitant, avant tout, sa richesse humaine, en développant ses capacités industrielles, en promouvant des activités de services à forte valeur ajoutée, en accueillant des investissements étrangers productifs, sans oublier bien sûr le socle agro-alimentaire. C’est pourquoi la Tunisie me paraît mieux armée que d’autres, non seulement pour faire face à la crise économique mondiale, mais aussi pour relever les défis du développement durable et de la modernité.

Et comment voyez-vous l’évolution de la société en particulier ?
La prépondérance de la classe moyenne, le nombre de foyers propriétaires de leur logement, les résultats obtenus dans les domaines de l’éducation et de la santé publique, le renforcement des dispositifs de solidarité sont autant d’atouts pour garantir la stabilité de la Tunisie et son progrès continu. Mais le plus spectaculaire tient à la place de la femme tunisienne dans la société. Le pays est à l’avant-garde pour les droits de la femme, ses droits civils et sociaux. Dans les faits, les femmes peuvent exercer toutes les activités, accéder à toutes les responsabilités. La situation des Tunisiennes est enviée à l’étranger ! C’est l’expression d’un modèle tunisien.

Peut-on aussi parler d’un «modèle tunisien» pour le rapprochement culturel entre les nations?
Ce qui me frappe, c’est la manière dont la Tunisie réussit à concilier authenticité et modernité. La modernité s’est parfaitement conciliée avec le respect des grandes valeurs auxquelles le peuple tunisien est profondément attaché. Les innombrables manifestations de l’expression culturelle tunisienne en sont les témoignages. Les multiples initiatives prises dans le pays pour favoriser le dialogue des cultures et des civilisations l’illustre également. De ce point de vue aussi, on peut parler d’un modèle tunisien.

Propos recueillis par Mohamed GONTARA
Source: La Presse
hPosté le mardi 18 août 2009 dans Actu

mardi 31 mai 2011

Je me suis inscrit -enfin-sur Facebook

Pour accéder à un certain nombre de coptes facebook 
qui sont devenus de vrais sources d'information, 
notamment en Tunisie, 
je me suis inscrit sur Facebook.

Mieux vaut tard que jamais!

Longuet, dégage!!!

PARIS (Reuters) - Le ministre français de la Défense Gérard Longuet, mis en cause pour un séjour gratuit en Tunisie en 2006 sous le règne du dirigeant déchu Zine ben Ali, a exclu mardi toute démission tout en se disant prêt à rembourser.
L'information a été révélée par le magazine Les Inrockuptibles. Une affaire semblable avait entraîné la démission de la ministre des Affaires Michèle Alliot-Marie à la fin de l'année dernière.
Prié par des journalistes de dire s'il envisageait une démission, Gérard Longuet a répondu en marge de la présentation du futur ministère français de la Défense : "Je ne connais pas la situation de Michèle Alliot-Marie, je connais la mienne, quand j'ai une facture je la paye. Votre question n'a pas de sens."
Gérard Longuet, alors élu au Sénat et conseiller de Nicolas Sarkozy à la direction de l'UMP, a expliqué qu'il s'était rendu en août 2006 avec un ami à bord d'un voilier dans un port tunisien, où il avait fourni son nom et avait été reconnu.
Par la suite, il s'est rendu dans un hôtel pour y passer la nuit. Là, il dit avoir accepté l'invitation à déjeuner d'un responsable de l'office du tourisme tunisien qui voulait, selon le ministre français, parler de voile. Le reste résulterait d'un malentendu avec son ami français.
"On était deux, l'autre a pensé que c'était moi qui avait payé, moi j'ai pensé que c'était lui. Si on m'envoie une facture, je la paye de bon coeur. Deux cents euros, je ne vais pas passer la journée là-dessus", a dit Gérard Longuet.
Il a expliqué avoir passé deux nuits dans cet hôtel. Selon les Inrockuptibles, il s'agit d'un hôtel cinq étoiles de la banlieue de Tunis et l'ami mentionné par Gérard Longuet est le journaliste économique Jean-Marc Sylvestre, dont le séjour a également été pris en charge par les autorités tunisiennes.
Après près d'un quart de siècle au pouvoir, Zine ben Ali a fui la Tunisie le 14 janvier, à la suite d'une révolte populaire. Ce mouvement a inspiré des mouvements de contestation analogues dans le monde arabe et ouvert un débat en France sur l'appui des partis de gouvernement à l'ancien régime tunisien.

lundi 30 mai 2011

M' le Séoudien, je vous fais une lettre

J'ai reçu d'Athéna Pallas, auteur d'un blog, ce texte très fort

Je vous le livre 


lundi 2 mai 2011

Lettre à un déserteur (*)

Mr le saoudien résident,
je vous fais une lettre
que vous lirez peut être
si vous avez appris à lire
je viens d'apprendre
que vous écrivez vos mémoires
que vous n'acceptez pas ce déboire
qu'une fois à la dèche, vous cherchez les pourboires
et pourquoi pas un peu de gloire!

Mr le saoudien résident,
vous avez eu le choix
mais comme vous êtes maladroit
et que, de surcroît
vous avez sous-estimé les carthaginois
votre fin devait être aux abois

Mr le saoudien résident,
vous vous êtes cru le plus malin
parfois même, divin!
sans jamais penser à l'inévitable déclin
vous vous êtes entouré de grands félins
de couleur mauve, sous des allures de saints!
jouant des tours de l'enchanteur merlin
se créant un chemin avec les pots de vin,
sans parler de leur venin
que vous vouliez dans notre pain
et vous cherchez maintenant à nous parler via un bouquin!
où était donc ce don d'écrivain
quand vous vous adressiez aux tunisiens!
quand vous bégayiez vos discours restreints
écrits par vos félins
vous êtes désormais, (tous), dans le pétrin
telle est votre fin!

Mr le saoudien résident
la tunisie est désinfectée
on vous a chassé avec fermeté
reste maintenant votre secte de ratés
qui nageaient, et nagent toujours dans une flaque de débilité et d'absurdité
maintenant, qu'ils sont discrédités
ils essaient de nous effrayer avec l'insécurité
on doit dire qu'ils débordent de créativité
limitée, à juste titre, à de la grossièreté
dans leur bulle d'illégitimité
ils ne peuvent pas voir la fraternité
des tunisiens enchantés
qui sont unis autour de la liberté,
l'égalité
et l'honnêteté
des tunisiens qui revendiquent la réciprocité
pour un minimum de crédibilité
de cette nouvelle démocratie fraîchement implantée.
ces tunisiens qui ont montré une grande maturité
qui sont prêts à tenir leur responsabilité,
qui affichent leur générosité,
leur solidarité,
leur hospitalité,
et surtout leur fierté!
même la nature les a gâté
une fois débarrassés de la poisse que vous avez apporté

Mr le saoudien résident
nous sommes optimistes
nous avons fait appel à nos plus grands spécialistes :
tous nos activistes
nos artistes
nos humoristes
nos caricaturistes
nos journalistes
nos juristes
et même nos dentistes    
nous avons découvert nos dons d'exorcistes
et nous allons éradiquer vos démons, sans anesthesiste!
nous ne laisserons pas embobiner par les obscurantistes
ni les opportunistes
avec vos félins, ils feront le bonheur de nos zoologistes!
et c'est pour ça que nous sommes optimistes

(*) parodie de la chanson le déserteur de Mouloudji

Les vacances gratis de Longuet en Tunisie

Avec Arnaud Muller, co auteur avec moi de "Paris et Tunis, les liaisons dangereuses" aux Editions Gawsewitch, nous avons réalisé une enquête, en ligne sur le site des Inrocks, à propos des vacances passées à Gamamrath, tous frais payés par le gouvernement tunisien, de messieurs Gerard Longuet, l'actuel ministre de la Défense, et de Jean Marc Sylvestre, chroniqueur économique de renom, qui avait par ailleurs son rond de serviette à Carthage. A lire aussi mercredi dans l'hebdo "Les Inrocks".

D'autres révélations vont suivre dans d'autres hebdos, mettant en cause notamment les as de la com qui conseillaient Ben Ali à la pire période. 
Tout ce déballage est sain car il servira (peut être???) d'avertissement à nos politiques et médiatiques préférés tentés de se faire offrir des vacances au soleil par des régimes plus qu'autoritaires et privatifs de liberté.
Naturellement, de telles gâteries sont des péchés véniels au regard d'autres détournements bien plus graves commis par les dictatures arabes et africaines ou par de grands groupes financiers ou industriels. Mais la tolérance qu'on observe dans nos classes dirigeantes pour ces dérives inqualifiables s'explique justement par ces multiples et menues attentions que ces même régimes accordent aux VIP comme Longuet et Sylvestre

dimanche 29 mai 2011

"Tunis et Paris, les liaisons dangereuses"

Un correspondant me reproche d'avoir "déserté" mon blog. C'est vrai, faute de temps. Et j'ai des alibis! Ces jours ci, sort un petit opuscule, rédigé avec mon camarade Arnaud Muller, journaliste fameux et auteur de nombreux magazines télé, "Tuns et Paris, les liaisons dangereuses". cela vaut 6 euros et en vente dans toutes les bonnes librairies. "Un livre pour presbite", dirait l'excellent éditeur Pierre draechlin.
Pour le reste, je suis retourné en Tunisie préparer un documentaire que je tourne en juin sur "la Tunisie des oubliés". L'idée est une plongée dans la Tunisie de l'intérieur, celle qui pourrait créer la surprise aux élections à venir en ralliant un vote protestataire, type Nahda, ou conservateur, comme les ex RCD. 
Enfin je prépare un nouveau site internet avec quelques alliés et experts du monde arabe qui s'appelle ra "la Lettre du Sud", avec un démarrage, je l'espère, fin juin

dimanche 1 mai 2011

Premières lézardes de la maison Khadafi


PREMIERES LEZARDES DE LA MAISON KHADAFI

Le dictateur commence à connaître au plus près de lui, dans la chair de sa chair, ce que les Libyens, de tous âges et de toutes conditions, connaissent depuis deux mois, et à très grande échelle. Bâb Al-Azîziyya prend, de nuit en nuit, l’allure de ces dizaines de villes quasi-fantômes et de ces quartiers en ruine que le colonel a promis de rendre au désert et qu’il anéantira effectivement, sans le moindre état d’âme, si ses crimes devaient continuer.

Personne ne se réjouit de la mort des gens ; mais il est bon et il est juste que l’on voie que les vies des Kadhafi peuvent être prises, elles aussi, et que leurs demeures peuvent être détruites, comme les vies et les demeures des autres Libyens arrêtées et détruites par ses milices et ses mercenaires. De même qu’il est bon et juste de voir les bourreaux de leur peuple et leurs supplétifs mercenaires défaits et acculés à la fuite en territoire tunisien, de les voir arrêtés et expulsés ensuite dans l’humiliation. Nous aurions espéré un peu plus de rigueur des autorités provisoires tunisiennes, désarmement et prison, par exemple, d’autant que ce n’était pas la première fois que ces tueurs appointés battent ainsi en retraite violant un territoire souverain, et que les zones frontalières ne seront pas en paix tant que ces mercenaires persistent à vouloir contrôler la région.

Parce que tribal au plus profond de son être, tribal jusque dans le moindre recoin de son régime, le coup lui sera rude, espérons qu’il lui soit fatal. Cela mettra peut-être un terme à sa folie meurtrière et abrègera les souffrances de tout un peuple. Cela allègera du même coup la dette de guerre du pays, car la Libye de l’après-Kadhafi, de plus en plus obligée de l’Organisation du  Traité de l’Atlantique Nord, réglera une dette colossale et devra faire face aux énormes dépenses de la reconstruction.

Le vocabulaire du sinistre colonel change et quitte la zoologie ; il ne parle plus de « rats » à l’endroit de ses concitoyens et ne traite plus de « chiens » les TV et radios qui montrent ses forfaits et  ses meurtres. Disparue sa superbe ; et sa syntaxe d’impératifs vociférant baisse un peu de ton et se fait presque humaine. D’une humanité pitoyable.

Mais le pouvoir kadhafien est passé maître depuis fort longtemps dans les mises en scène et les spectacles de diversions en tous genres. Déjà la TV de la Jamâhiriyya transmet en boucle, depuis ce matin, la mise en terre de soldats et de civils, passe et repasse les condoléances des créatures du régime. Les voix de nombreuses bonnes âmes qui ne disaient rien ou pas grand-chose devant le massacre de milliers de Libyens, s’élèvent de ci, de là, pour condamner et s’indigner.

L’identification aux bourreaux plutôt qu’à leurs victimes est chose commune dans les sociétés despotiques ; dans celles qui se disent démocratiques et avancées, c’est la mission quotidienne –bien rodée et bien efficace, d’ailleurs - des médias instrumentalisés. Depuis l’intervention des Occidentaux aux côtés des rebelles, le traitement politique et la dénonciation sans nuance, dans la majorité des médias arabes, montrent en effet que la compassion est dirigée là où elle ne doit pas être. Gageons que la mort du fils du despote et de ses petits enfants lui drainera davantage de sympathie. Le sentiment anti-occidental des peuples arabes, justifié par ailleurs, que sollicite son régime et que double un discours anachronique de nouvelles croisades, ira se renforçant.

Mais les zélateurs de M. Kadhafi oublient ou feignent d’oublier que le dictateur a depuis longtemps troqué son régime fasciste qu’il vendait -aux foules arabes et africaines surtout- avec un discours anti-impérialiste, par une dictature « ordinaire » pro-occidentale et dont l’Occident se serait fort accommodé.
L’argument qui consiste à dire que les Occidentaux tentent de s’emparer des richesses du pays, pétrole et gaz principalement, n’est pas faux. Il faut cependant le nuancer :
Tous ceux qui s’intéressent à l’histoire récente de la Libye savent que le colonel, suite à l’embargo des années 1990 et surtout après le 11 septembre 2001, s’est rangé résolument derrière les dirigeants des États-Unis et de l’Occident. La réouverture de l’exploitation du pétrole libyen aux compagnies occidentales en 2004, après les records d’indemnisation pour les attentats contre les avions de la Pan Am et d’UTA, accordera aux Américains une part de loin la plus importante : les experts parlent de 11 des 15 lots proposés par la Libyan National Oil Compagnie (que contrôlent en partie les sept enfants du colonel).

Cependant, le feu continu sur Misrâta, sur Nalout, sur l’Ouest d’une manière générale et de la façon la plus intense. Cela indique que le but de Kadhafi est de se maintenir, coûte que coûte, dans la Tripolitaine au moins, et peut-être dans le Fezzan. Depuis les premières frappes sur Bâb Al-Azîziyya, il donne des signes de plus en plus évidents de sa disposition à abandonner l’Est pour la rébellion.
Son appel à la négociation adressé exclusivement aux responsables occidentaux, et qui vient d’être repoussé par ces derniers ainsi que par le Conseil de Transition ne semble pas viser autre chose que de figer l’état sur le terrain des opérations et consacrer ce que les uns et les autres ont obtenu, ou sont en passe d’obtenir, par les armes.
C’est là le sens de l’offre de celui qui se dit, entre autres gloires, Révolutionnaire-Bédouin-Doyen des Guides arabes. Sur quoi d'autre peut-il en effet négocier ?

En dépit des assurances des chefs occidentaux quant au respect de l’intégrité du territoire libyen, et malgré les professions de foi des chefs de la rébellion, il est du devoir de tous les démocrates, arabes en premier lieu, de veiller à ce que la Libye demeure unie dans son intégrité territoriale.
En s’en prenant enfin et réellement au centre névralgique du commandement, c’est-à-dire finalement, fatalement, à la personne du dictateur et à son entourage le plus proche, les chefs de guerre occidentaux, même s’ils s’en défendent, savent que c’est là le plus court chemin pour terminer cette sale guerre, épargner des vies et des destructions à un pays déjà bien ruiné.

Pourquoi donc ont-ils attendu tout ce temps pour le faire ?

Amjad Ghazi, 01-04

Le Monde favorise la propagande du régime marocain

Il importe de se montrer extrêmement prudents sur les commanditaires de l'attentat de Marrakech- ce
que ne fais pas la presse française qui s'est empressée d'accuser les salafistes, c'est à dire la fraction dure
et violente de l'islamisme. Or trois scénarios sont possibles pour expliquer cet événement:

1) Un attentat commandité par El Qaida ou du moins un de ses sous traitants au Maghreb. 
A l' appui de cette thèse, certains rappellent que le roi a libéré, il y a quinze jours, des détenus qui appartiennent à la mouvance salafiste, qui immédiatement sortis de prison, sous entend-on, seraient passés à l'attaque. Cette hypothèse, si elle se vérifiait, montrerait beaucoup d'imprudence de la part de ces groupuscules, et une étrange analyse de la situation. Pourquoi recourir à la violence alors que les manifestations se multiplient au Maroc et que le pouvoir apparait sur la défensive? L'intérèt bien compris de ces extrémistes ne serait il pas aujourd'hui d'attendre de voir la suite des événements, en surfant sur la vague de mécontentement? 

2) Un attentat fomenté par des groupuscules algériens.
On sait que la situation est une fois de plus très tendue entre l'Algérie et le Maroc. Bouteflika veut une ouverture des frontières rapide avec son voisin, l'armée algérienne non. De là à imaginer que certains services algériens, dont on connait le talent pour instrumentaliser des groupuscules intégristes, type GIA, voudraient créer un certain désordre dans le Royaume enchanté de M6, il n'y a qu'un pas que certains franchissent. 
A ce sujet, l'entretien donné par Claude Gueant dans le JDD laisse perplexe. Le ministre français de l'Intérieur, extrêmement prudent par ailleurs, tente un rapprochement sur les modes opératoires de l'attentat de Marrakech et de celui de 1995 à Paris, organisé par des Algériens.

3) Un attentat organisé par les services marocains. 
Après tout, l'ancien ministre égyptien de l'Intérieur a imaginé un tel montage au début des troubles dans son pays et les services algériens ont été suspectés de le faire plus d'une fois. Le coté très "professionnel" de cet attentat, organisé sans kamikaze comme ce fut le cas en 2003, milite en ce sens. De plus, les mises en cause répétées de l'entourage royal, notamment des plus affairistes des conseillers de M6, type Mejidi, mis en cause tous les jours sur internet -"Mejidi, dégage!-ont créé une vraie panique. Certains ont pu être tentés de commettre l' irréparable pour donner un coup d'arrêt à la libéralisation annoncée par le souverain dont ils ne veulent à aucun prix. 

Même le Monde se montre d'une extraordinaire imprudence: sur son site
internet, le quotidien de référence a fait appel à un bien étrange expert, un certain Lhoussain Asegui.
Ce journaliste inconnu travaille pour un "think tank", ou du moins qui se présente comme tel, l'ESISC,
basé à Bruxelles Celui qui anime cette officine s'appelle Claude Moniquet et n'est pas un inconnu au Maroc .C'est lui qui produisait des rapports pour le régime marocain sur le Sahara occidental. Et lui aussi qui en attaquant le courageux et indépendant journal hebdo a obtenu un jugement particulièrement lourd contre la rédaction, plombant définitivement les comptes de ce magazine aujourd'hui disparu.
c'est Moniquet qui également produisait des rapports orientés à Ben Ali sur le régime tunisien rempart contre l'islamisme et autres ritournelles connues.

Or que dit cet "expert"? Un, Marrakech étai visé depuis belle lurette par les salafistes; deux, le Roi avait amorcé un vrai changement vers une monarchie constitutionnel; trois, l'attentat va, hélas, trois fois hélas, remettre tout ce processus en cause. Autrement dit, la contestation de ces dernières semaines favorise l'extrémisme, le régime est obligé de se durcir. Qu'elle est belle "l' expertise" ce ce pseudo think tank.  

vendredi 29 avril 2011

Maroc, à qui profite le crime?

Voici un message envoyé par une internaute de
Marrakech. Le soutes émis sur l'origine "islamiste" de l'attentat
me paraissent parfaitement justifiés. Une bonne source d'information,
proche des services marocains, me confirme que l'attentat est 
"très vraisemblablement" d'origine barbouzarde.
Ane autre piste, celle de l'Algérie. Le président Bouteflika, originaire de l'ouest
algérien et très pro marocain, a la volonté de réouvrir la frontière avec le Maroc. 
D'autant que l'autorout Est Ouest, qui est en train d'être construit, est très avancé.
or un partie des militaires algériens est très hostile à ce rapprochement avec le
Royaume de M6. D'où la possible aide à un petit attentat chez les voisins. 
Il faut se souvenir des années 70 où le premier attentat attribué aux extrémistes musulmans
a eu lieu au Maroc et déja à Marrakech. Depuis, tout le monde est persuadé qu'il avait 
été initié par le redoutable driss Basri, le patron de la police sous Hassan II 

Je vis à Marrakech et bien que je n'aime pas les théories du complot je ne cesse de me repeter depuis l'attentat "a qui profite le crime"

c'est aussi ce que tout le monde se demande. Ils vont encore repasser au "tout sécuritaire" et c'est pas bon;

Voici un excellent article de la journaliste Nadia Lamlili :

http://www.goud.ma/Ne-cedons-pas-a-la-peur-_a1636.html

mercredi 27 avril 2011

Alger aide discrètement Khadafi

De façon extrêmement inquiétante, Khadafi reçoit l'aide, ces derniers jours,
du régime algérien. des mercenaires africains et des armes, indique-t-on de source
sure, sont acheminés via la frontière commune que possèdent l'Algérie et la Libye. 

Alger en effet s'inquiète vivement de la composante islamiste, qui existe dans les rangs des 
opposants à Khadafi. "Si le régime libyen s'effondre, explique un officiel algérien, le risque
est grand de voir les intégristes trouver à Tripoli une nouvelle tète de pont pour toute la région".

Ces inquiétudes sur un regroupement des forces extrémistes
des deux cotés de la frontière ne sont pas absurdes. Dans un excellent article du Nouvel Observateur,
daté 14-20 avril, Sarah Daniel a interrogé Abdelkarim al-Hasadi, un fondamentaliste lié de loin à Al-Qaida,
qui dirige une "katiba" d'un millier de combattants anti Khadafi. Et voici ce qu'il déclare: " Nous avons 
une grande frontière avec l'Algérie, où se trouve Al Qaida. le gouvernement de la Tunisie est 
extrèmement faible et l'Egypte est instable. Pour l'instant, on tient les frontières, mais si l'occident
refuse de nous aider, alors on devra se tourner vers d'autres forces". 

Cette menace, Alger l'a entendue. D'autant plus que le pouvoir algérien est
sur le grill. Bouteflika est plus malade que jamais et 
les manifestations se multiplient en Algérie. 

Une certitude, Alger dissuade aujourd'hui les journalistes occidentaux de s'aventurer
dans le sud algérien. L'aide que l'armée algérienne apporte à Khadafi se doit d'être discrète.    

mardi 26 avril 2011

Mon blog reprend!


Le petit livre que j'ai écrit sur les relations entre Paris et Tunis avec mon camarade et 
journaliste "Télé" Arnaud Muller est achevé Il devrait sortir le 20 Mai. Nous tentons de 
revenir sur les liaisons dangereuses entre les deux pays et les relations entre les groupes français
et les clans qui étaient au pouvoir. Nous tentons aussi de nous interroger sur le nouveau cours de
la politique française en Tunisie. La remise en cause est-elle réelle? Les déclarations d'Alain
Juppé à Tunis vont pour la première fois dans le bon sens. En effet le ministre français admet
qu'au nom de la lutte contre l'intégrisme, la France a soutenu des régimes qui n'auraient pas du
l'être.  

vendredi 8 avril 2011

En finir avec les paillettes

Mon ami Nidam Amdi nous envoie un article sur les résistances au changement,
notamment dans le domaine culturel Comment peut-on imaginer, demande-t-il, 
une nouvelle culture tunisienne? Ne faut-il pas un
référendum sur la question?

Il y a comme un malaise en Tunisie dans le milieu culturel et artistique. On le
sent même de loin, de France. La visite ce week end de Frédéric Mitterrand
accentue ce malaise. On a l'impression que ceux qui sous Ben Ali ont fait la
promotion "d'un Tunis chante et danse" de paillettes s'activent pour que
l'avenue Bourguiba et la Médina continuent à ressembler à un Broodway tunisien,
nostalgique de l'époque beylicale. Une sorte d'insoucience à danser dans les
belles demeures de Halfaouine aux pieds de la Zitouna ou dans les villas
blanches de Marsa Cube, alors que Zine Elabidine et Leila dorment et les flics
protègent l'axe Médina, avenue Bourguiba, La Goulette et jusqu'à Gammarth.
Ne faut-il pas faire un référendum pour savoir qu'elle société culturelle
veulent les tunisiens eux-mêmes. Faut-il plus d'Etat et de Gouvernorat dans la
culture ou moins? Faut-il revenir à la culture de "papa" bourguibienne? Doit-on
copier les institutions françaises (cité de la musique, centre national du
cinéma, du livre...); Le rôle des universités du pays. Doit-on constituer des
campus à Gafsa, à Sidi Bouzid, Kef..., avec des activités culturelles riches ou
bien doit-on continuer à favoriser le centralisme carthaginois. Alors, presque
trois mois après le début de la révolution, a-t-on trouvé un Condorcet tunisien
pour rédiger ce référendum?