lundi 7 février 2011

MAM, cherchez l'homme

MAM ne se contentait pas seulement en Tunisie d'être convoyée par les amis du régime,
elle se faisait offrir par le Palais de Carthage quelques gateries. Il va
falloir s'intéresser aux biens que MAM et les siens possèdaient en Tunisie.

Nous en raconterons d'avantage demain.

Pour l'instant, il apparait clairement que son compagnon et 
néammoins ministre, Patrick Ollier, était en affaires avec Slim 
Chiboub, le premier gendre de Ben Ali et l'homme des Libyens
à Tunis. Rien d'étonnant puisque Ollier, longtemps président 
de l'amicale France Libye, est connu pour être au mieux 
avec l'aimable Khadafi. Le puzzle se met peu à peu en place.  
Aziz Miled, qui a vonvoyé MAM à Noel, était lui aussi un grand 
ami de Slim Chiboub. 

Miled, Chiboub, Ollier...ou le triangle des bermudes pour MAM

On ne dira jamais assez combien la Libye de Khadafi a joué un rôle calamiteux dans ce qui
s'est passé en Tunisie. A Tunis, des rumeurs insistantes font état de la présence de Leila Ben Ali chez son protecteur, le colonel Khadafi. Vrai ou faux, ce bruit témoigne des inquiétudes qui rêgnent encore sur la possibilité pour la Régente de Carthage, appusée par les libyens, de tenter sinon un retour
en force, du moins l'organisaation d'un certain chaos à parir les villes de l'intérieur proches
de la frontière tuniso-libyenne. Décidément le chef suprème de Tripoli finit tristement
son rêgne en devenant l'ultime défenseur des dictateurs en fuite.

En Tunisie, le RCD, le parti au pouvoir sous Ben Ali, a été suspendu; dans l'ombre, ses partisans s'organisent, cherchant à orienter le gouvernement de transition. A la manoeuvre notamment, le premier Premier ministre de Ben Ali, Hedi Baccouche, cherche à rassembler une partie des caciques de l'ancien régime. C'est lui qui, dans la confidence du coup d'état médical, avait prévenu, avant tout autre pays, ses amis algériens. Lui aussi qui avait rédigé le discours lu à la radio par Ben Ali dans la nuit du 6 au 7 novembre 1987 lorsque Bourguiba avait été destitué pour raisons médicales. "Notre peuple, avait déclaré Bac moins trois, l'aimable surnom donné par le peuple tunisien à l'ex Président, est digne d'une vie politique évoluée, fondée réellement sur le multipartisme". On sait ce qu'il est advenu de ces belles promesses sans que Baccouche, écarté il est vrai du pouvoir, ne s'en émeuve vraiment. Et son fils a fait de belles affaires avec le régime de Ben Ali.

D'autres, comme le général Habib Ammar, l'ancien compagnon de Ben Ali qui envahit le Palais de
Carthage le 7 novembre 1987 pour arrèter Bourguiba, tente lui aussi de se refaire une virginité,
en expliquant qu'il était brouillé depuis longtemps avec l'ancien président.
Plus pernicieux, Kamel Morjan, qui fut ministre sous Ben Ali puis après son départ pendant
quelque temps, veut faire croire que l'on n'a pas assisté à Tunis à une révolution populaire.
Ce serait la fraction éclairée de l'ancien pouvoir -dont lui forcément- qui aurait permis la transition actuelle. Autant de combats d'arrière garde? Pas sûr, tant la vacance du pouvoir est réelle au sommet de l'Etat et propice à tous les retours en arrière.

Heureusement, les forces vives du pays qui ont renversé Ben Ali tentent de s'organiser. Ainsi
les syndicalistes, les avocats et d'autres encore tentent de créer ces jours ci un grand part
travailliste, susceptible d'incarner une nouvelle gauche tunisienne.

Je m'apprète à partir en Tunisie en fin de semaine pour trois semaines pour retrouver mes amis tunisiens et tenter de comprendre mieux la situation. Mercredi et jeudi, des débats sont organisés dans la grande librairie de l'avenue Bourguiba autour de "la régente de carthage"