mercredi 23 février 2011

Précisions sur MAM à Tabarka

Une visite, hier après midi, à Tunis Hebdo auteur du vrai faux scoop sur l'éventuelle rencontre, le 27 décembre, entre MAM, le chef des miliciens de Ben Ali, l'ignoble général Seriati et le ministre de l'Intérieur qui a servi de fusible en décembre. Un vieil immeuble du centre de Tunis, en face du quotidien la Presse, hier encore "la Pravda" du régime et aujourd'hui la figure de proue de la presse indépendante grace à la combatitivité de la rédaction qui, le lendemain du 14 janvier, a chassé le directeur et pris le pouvoir.
A Tunis Hebdo, l'ambiance est plus morne. Au premier étage,  le directeur de Tunis Hebdo, un ancien militaire,, est invisible. Hier, c'était un rhume et aujourd'hui c'est un empli du temps surchargé. Possible.
Au second étage, quelques bureaux assez déserts....Les locaux sont exigus, on se croirait à Bakchich. Je trouve l'auteur de l'article qui a fait sensation à paris sur MAM. Il est souriant, peu causant "C'était un peu un article collectif", le dit-il. Un de ses collègues brandit l'article de Mediapart, qui montre les contradictions entre Patrick Ollier et MAM sur l'emploi du temps du 27 et 28 décembre. "J'ai du payer un dollar, c'est cher". 
D'après les informations que j'ai collectées depuis, voici ce que j'ai pu apprendre, d'après une bonne source à Tabarka, et qui conforte effectivement le flou contradictoire des réponses faites à Mediapart par le couple présidentiel.
1. L'ancien ministre de l'Intérieur démissionné par Ben Ali en décembre est originaire de Beja, une ville de l'Intérieur qui fut un grenier à blé sous l'empire romain, à une soixantaine de kilomètres de Tabarka. C'est à Beja que l'armée après le 14 janvier est venu l'arrèter. C'est probablement là qu'il a passé ses vacances. D'où l'hypothèse que MAM ait fait effectivement  cet aller retour à Tabarka, où elle ne se rendait jamais, pour aller le rencontrer.    
2. Le 28 décembre, MAM prétend s'être rendu à Ain Draam le 28 décembre, une charmante localité dans la montagne,qui ressembe à un village alpin, avec ses chalets en bois. Or s'il est vrai qu'une réservation est bien faite, ce jour là, dans une auberge locale, Nour El Aim, au lieu dit du col des ruines, en revanche le couple Ollier ne s'y rendra finalement pas et décommandera auprès du restaurateur la dite réservation. 
3. En revanche, le 28 MAM se rend bien aux ruines de Bena Raja, où elle est reçu par les responsables locaux. Pour se rendre dans ce lieu historique, on peut passer soit par Beja, soit pat Tabarka. D'où un possible scénario, selon lequel MAM aurait fait, le 28, le détour par Beja, à l'heure du déjeuner.
4. En revanche, il paraît improbable que la rencontre avec les sécuritaires de Ben Ali se soit produite discrètement au "Tabarka Beach", propriété d'Asiz Miled, sans que localement personne n'ait pu le constater.

Une équipe de télévision de France 2 est sur place pour "Pièces à Convictions", dont il faut saluer le travail, tant ont été rares les médias français, à l'exception notamment de Mediapart, désireux de s'informer sur place 

En matière de scoops approximatifs, le Canard Enchainé n'est pas mal non plus. Après tout, le Canard Enchainé  avait annoncé, il y a quinze jours, que MAM ne possédait pas de villa en Tunisie et que tout au plus, son père avait acquis un modeste appartement, baptisé "le gourbi" du père de MAM. J'avais relevé dans ce blog cet étrange encadré, du genre circulez, il n'y a rien à voir.
La semaine prochaine, vraie révélation celle là, le père de MAM a acquis une villa en Tunisie, via une SCI, mais qui, apprend on est située à Tabarka? Pas de chance, elle se trouve dans la riviera de Gammarth, propriété d'Aziz Miled, Slim Chiboub, le premier gendre de Ben Ali et homme des libyens et des Qataris.