samedi 5 mars 2011

Les milices du RCD, le vrai sujet


Effectivement, l'élément le plus inquiétant en Tunisie aujourd'hui, ce sont les agissements de supplétifs de la police, armés de lattes de bois et en civil, et qui cognent méthodiquement sur les manifestants, à trois ou quatre sur le même. Samedi dernier, je les ai vu à l'oeuvre dans une petite rue adjacente de l'avenue Bourguiba, tabassant méthodiquement les jeunes, alors que ceux ci s'enfuyaient face aux charges policières et au jet de larymos.
Depuis, j'ai cherché à en savoir plus. Ces nervis sont apparus dans la nuit du 14 au 15 janvier, quelques heures après le départ de Ben Ali, alors que son âme damnée et chef de la garde présidentielle, le général Seriati, tentait de mettre le chaos. Cette nuit là, l'envoyée spéciale du Monde, Isabelle Mandraud, faisant preuve de beaucoup de courage, réfugiée dans un appartement du centre avec une quarantaine de tunisiens, a été témoin des exactions et agissements de ces hommes de main.
Avec un grand courage également, un diplomate de l'Ambassade de France s'est rendue, cette nuit là, sur les lieux où la journaliste et les opposants à Ben Ali étaient menacés par des flics accompagnés par leurs supplétifs. Et a entendu clairement un commissaire donner cet ordre: "Les policiers d'un côté, les autres un peu plus loin".
Un autre témoignage intéressant, celui d'un commissaire d'Hammamet qui confiait que les postes de police sont désertés par un bon tiers des flics les plus liés à l'ancien régime: "Nous sommes obligés, déclarait-il, de faire appel à des juenes désoeuvrés"
Ultime témoignage, un ami journalsite, qui séjournait dans un hôtel de l'avenue Bourguiba, le week end dernier a eu le sentiment que des casseurs se livraient à des saccages sans que la police présente ne bouge le petit doigt.
Autant d'éléments épars, qui ne cernent pas entièrement le sujet, mais qui sont effectivement un élément très inquiétant.