mardi 29 mars 2011

Pasqua fête la Révolution tunisienne

Toute honte bue, le grand Charles Pasqua, un des soutiens constants du régime de Ben Ali et deux fois ministre de l'Intérieur, est venu, hier mardi soir, à la réception donnée à l'Unesco en honneur de la fête nationale. Comme si le 14 janvier n'avait pas eu lieu!!! Comme si l'ambassadeur de la Tunisie, depuis, n'avait pas changé!!! En effet, c'est un courageux opposant à Ben Ali et défenseur constant des droits de l'homme, Khemais Chamari, qui représentait, hier soir, l'Etat tunisien.
Pour être présent à l'Unesco alors que la Tunisie démocratique fète la Révolution, Pasqua est une sorte de monstre du cynisme en politique. A moins que ce ne soit pour demander des nouvelles de son fils, Pierre, qui, après avoir été condamné en France à de la prison ferme dans l'affaire de l'Angolagate, avait trouvé refuge à Sidi Bou Said, dans la maison d'un marchand d'armes et pote de Ben Ali, un certain Zarrou.
Charlie n'était pas le seul ami de Ben Ai, lors de cette réception, à oser se montrer. Un autre aurait meiux fait de s'abstenir, c'est Patrick Ollier, le compagnon de MAM, qui l'a accompagnée à Noel dans son escapade funeste. Et bien, ce monsieur et encore ministre était là, lui aussi, sablant le champagne avec quelques amis.
Tout comme était présent le funeste ex juge marqué très à droite et désormais député UMP et grand amai du régime, monsieur Fenech qui présidant l'association France Tunisie de Djemalli, l'ami d'Abdallah, le plus proche conseiller de ben Ali et de Leila. 
-"Alors, monsieur Fenech, c'est amusant de vous voir là", lui ai je lancé en souriant.
-"Et pourquoi donc?"
-"Vous avez soutenu ce président désormais déchu, non?"
-"Mais pas du tout, vous dites n'import quoi, c'est vous qui avez écrit cette horreur, la régente? Vous êtes une ordure, je vais porter plainte". 
Et de me poursuivre, en cherchant à m'agripper. "Voyons, monsieur Fenech, restez digne"

Plus loin, on croisait Claude Gueant, le ministre de l'Intérieur, ainsi que le directeur de cabinet d'Alain Juppé. Mais ceux là étaient venus -et c'est la vie normale des Etats- pour représenter le gouvernement français. Ce qui n'est évidemment pas scandaleux. 
Les autres conseillers de l'Elysée, Gaino et Levitte, qui ont constamment défendu Ben Ali, s'étaient abstenus de venir. 
Rendons hommage à leur discrétion. Le délai de veuvage, cela existe... 

Plus loin, le maire de Paris, Bertrand Delanoé, continuait le numéro de claquettes en faveur de la révolution tunisienne qu'il a entrepris depuis le 14 janvier. Ce qu'il ne disait pas, c'est que le comité de sauvegarde de la révolution la ville de Byzerte, dont il est natif, a refusé en mars dernier qu'il assiste à la réunion organisée par ces démocrates et vrais opposants à Ben Ali ce dimanche là. Ces militants pas de la dernière heure lui ont reproché d'être aux abonnés absents, en décembre et janvier, lorsque Ben Ali faisait tirer sur la foule. 
Et aussi d'avoir encore voulu croire publiquement, le vendredi 14 janvier au matin, au sursaut du régime. 

On verra également parmi les invités l'ancien ministre de l'Intérieur de la gauche, Jean Pierre Chevènement, président désormais de l'association France Algérie, qui ne passait pas, lui non plus, pour très critique vis à vis de Ben Ali.

Voici un spectacle inédit et indécent, Pasqua, Fenech, Ollier et Delanoe fêtant la Révolution tunisienne lors d'une réception à Paris présidée par un Chamari, opposant historique et un des contributeurs courageux du livre que j'ai écrit avec jean Pierre Tuquoi, "Notre ami Ben Ali".

Il est urgent, pour les prochaines réceptions que l'Ambassade de Tunisie à Paris nettoie soigneusement ses listings.
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