mardi 22 mars 2011

Mardi, un jeune s'est immolé à Sidi Bouzid

Difficile de ne pas revenir à mon blog tunisien en apprenant, aujourd'hui mardi
cette dramatique nouvelle du décès d'un jeune de Sidi Bouzid.
Alors que Ben Ali a été destitué le 14 janvier et que la Révolution, dit-on,
l'a emporté, un jeune vient , aujourd'hui mardi, de s'immoler. Transporté
d'urgence, il est mort avant d'arriver à l'hopital de Sfax.

Pourquoi ce geste désespéré? Pourquoi, trois mois après le sacrifice de Mohamed Bouazizi, qui s'était lui aussi immolé à Sidi Bouzid, déclenchant la mobilistion du peuple tunisien, un autre jeune, sans avenir ni perspectives, commet l'irréparable? 

LE PAYS REEL CONTRE LE PAYS LEGAL


"Qui détient le pouvoir aujourd'hui en Tunisie", demandais-je, ce matin mardi, à Kamel Eltaief, celui qui fut le plus proche conseiller de Ben Ali jusqu'au mariage de Zine avec Leila, un événement facheux qui marqua la disgrâce du "vice Roi", comme on appelait autrefois Kamel entre 1987 et 1992. Or ce dernier a repris du service, on vient le consulter, entouré de quelques anciens flics et ex Rcédistes, et il est devenu un des hommes d'influence qui conseille l'actuel gouvernement. On le dit très proche de l'ancien ministre de l'Intérieur bourguibiste qui est aujourd'hui Premier ministre, plutôt consensuel et aimable, de la Tunisie à l'age de 86 ans."Le nouveau vieux", comme le surnomme un marchand de journaux de l'avenue Bourguiba.

A ma question sur la nature dupouvoir actuel, L'ex vice Roi futur conseiller du Prince  répond dans un sourire: "Tout le monde et personne détient le pouvoir en Tunisie". Et de vanter, comme beaucoup aujourd'hui,  le scénario égyptien qui a permis à l'armée de piloter un changement rapide de la constitution et de remettre le gouvernement sur les rails.

Kamel n'a pas de mots assez durs contre l'UGTT et les gauchistes du PCOT. "Ils jouent la politique du pire, font de la surenchère salariale", tranche-t-il. Sur un point au moins, cet ancien intime de Ben Ali a raison: la sécurité s'est dégradée en Tunisie, beaucoup de postes de police sont désertés par des flics trouillards, qui craignent les représailels. Dans la Tunisie de l'intérieur, des postes de police ont été incendiés. Et le soir, contrairemetn à la Tunisie d'hier, on craint de sortir dehors.

Le nouveau décès dramatique d'un jeune de Sidi Bouzid est une sonnette d'alarme. Ce geste désespéré renvoie à la situation actuelle de la Tunisie, totalement flottante, comme insaissisable et
en état d'appesanteur. On ne sait plus où se trouve le coeur du réacteur gouvernemental.

L'odre ancien continue à régner. On torture toujours dans les prisons, raconte l'avocate Radhia Nasraoui, ron tabasse dans les commissariats. Le patron de l'Audace, Slim Baggah, a été suivi, la nuit, par une voiture banalisée. Les demandes d'extradition contre Slim Chiboub à Dubaï, Kelhacem Trabelsi au Canada ou Ben Ali lui même s'enlisent. .

Le changement intervient par secousses, sans processus cohérent. On voit des magistrats, qui ont été pour la plupart et contrairement aux avocats, particulièremt laches sous Ben Ali, en rajouter désormais dans le laxisme, y compris pour le délinquants ordinaires.
Les mêmes juges s'acharnent contre l'ancienne famille rêgnate.  "Nacer Trabelsi a été condamné à payer 45 millions de dinars pour une peccatille, ce n'est pas normal", glissse un avocat pourtant très engagé contre l'ancien régime.

Les élites politiques, médiatiques et universitaires à Tunis, Hammamet et Sfax qui
tiennent lieu, dans la confusion, de "pays légal", préparent l'élection
d'une constituante en juillet prochain. N'est ce pas beaucoup trop tard? Des partis se créent, aujourd'hui une cinquantaine, qui souvent ne représentent qu'une poignée d'individus. Des discussions interminbles et orageuses ont llieu au sein du comité de sauvegarde de la Révolution auto institué, qui prépar les échéances électorales. Les repésentants de Nahda, le mouvement islamsite, et de l'UGTT ont contesté, vendredi dernier, la repésentativité de vette instance supposée régulatrice. Il a été question de nommer un comité de cinq membres pour conseiller le Premier ministre dans la nomination d'autres membres censés représenter les régions pauvres et les jeunes (il est vrai très absents). Cinquante candidats se sont proposés pour entrer dans ce comité théodule. La confusion rêgne, là aussi.

Le pays réel est ailleurs. Les jeunes qui conspuaient Ben Ali, chaque vendredi lors d'un immnse sit in à la casbah de Tunis, sont rentrés chez eux. Mais pour quoi faire? Ils pourraient revenir demain manifester au centre de Tunis et réinstaller leur sit in face au Palais du gouvernement, comme ils l'avaient fait pour demander la démission de Mohamed Ghannouchi, l'ancien Premier ministre qui survécut, quelques semaines, au départ de ben Ali.

En Tunisie aujourd'hui, la situation économique est catastrophique. Les dizaines de milliers de Tunisiens qui, à l'Est du pays, vivaient de l'arget libyen sont sans ressources. Les touristes revinnent un peu, mais au compte goutte. Les directions de beaucoup d'entreprises apaprtenant aux anciennes familles régnantes ont été décapitées. La machine gouvernementale est enrayée. Il a fallu trois mois pour obtenir que les bi nationaux puissent crée un parti politique. Comment dans ces conditions redonner confiance aux émigrés tunisiens en France et en Europe pour investir dans le pays?

Et l'Algérie, où vient de se rendre le Premier ministre tunisien pour demander de l'aide, a lâché cent millions de deollars, une aumone.

Les ministres français se succèdent, mais sans vraiment de propositions concrètes. Des résistances se manifestent au sein même du gouvernement, sur le thème: "pourquoi lâcher des crédits, alors que la France va elle même pas si bien, si ce sont les islamistes qui prennent in fine le pouvoir". Ce sont les mêmes qui, hier, défendaient Ben Ali rempart contre les islamsites. Ils voudraient bien, ces bons apotres, que la Tunisie ne transforme pas l'essai

Il est vrai que seuls les islamistes semblent avoir, seuls, une stratégie claire: ils entrent passivement à l'UGTT, seule force connue et reconnue dans le pays réel; ils crent de multiples partis qui sont autant des vitrines pour avancer masqués. Ils investissent le champs social, notamment dans le Sud du Pays.
Et l'Arabie Séoudite protège d'une main l'ancien dictateur, réfugié à Djedda, et de l'autre aide financièrement, Rachid Ghannouchi, le leader charismatique et séduisant du mouvement Nahda. Lequel Ghannouchi multiplie les déclarations paisantes. Des manifestations locales contre la venue d'Hillary Clintonn ou pour la fermeture des maisons closes entretiennent la flamme islamsite. Sur ce blog, les réaction agressives, dès qu'il est question d'alcool,montrent que certains internautes aussi défendent l'orthodoxie coranique.

Naturellement, le pays "légal", où se cotient des esprits libres et des militants courageux, des opportunistes de la dernière heure et des prophètes de mauvais augure, d'ex futurs benalsites et quelques oisifs, est devenu une immense formum
Chacun, dans un climat de grande urbanité,  retrouve-enfin- la parole confisquée. On sent un immene soulagement, et personne ne se retourne plus pour voir s'il est écouté. "Cela fait un peu colonie de vacances", explique un esprit moqueur."La Tunisie, souligne un diplomate français, est une agora particulièrement éduquée et tolérante".

Vrai, mais le jeune qui s'est immolé rappelle avec gravité, une réalité plus rugueuse, et prosaique. La
Tunisie n'a pas encore fait les choix politiques qui imposeraient un changement en
 profondeur. Pas sur que l'élection d'une constituante dans quatre mois  ne soit pas manifestement
un détour inutile et chronophage pour ce pays en fusion.

Révolution véritable ou aménagementtn du pouvoir, la Tunisie doit choisir. Et rapidement, sous peine de lendemains de fète amers
                                                                         Nicolas Beau


"Toute honte bue"

Aujourd'hui mardi, un jeune s'est immolléé à Sidi Bouzid,
parceque depuis le sacrifice d'un autre de ses camarades, chomeur lui aussi,
désespéré lui aussi, Mohamed Bouazizi, l'avenir reste sombre pour la Tunisie de l'Intérieur
Et toute honte bue, Tarek Ben Ammmar, propose toujours de réaliser un
péplum qur Mohamed Bouazizi, dont le sacrifice en décembre fut à l'origine
de la mobilisation populaire qui provoqua la fuite de Ben Ali

Tarek Ben Ammar, faut-il le rappeller, fut très pote successivement avec Bourguiba,
en raison de ses liens familiaux avec Wassila,
 puis avec Ben Ali, qui lui facilita grandement ses affaires en Tunisie.

Tarek est également l'oncle de Yasmine, la jeune épousée de notre ex ministre
de l'Identité Nationale et aujourd'hui de l'Industrie, Eric Besson.
 Sous le rêgne du dictateur déchun comme on dit à Tunis,
Eric et Yasmine étaient  tous deux des habitués du Palais de Carthage.
On les vit l'été dernier participer aux noces d'une nièce de l'ex couple présidentiel
..
Eric Besson et sa femme arrivent à Tunis demain mercredi en voyage
officiel. Ils ne seront pas dépaysés. Nous suivrons de près ce que Besson
va dire de l'ancien régime, benaliste lui qui en connaissait si bien les arcanes.
                                         Nicolas Beau

Nidam Amdi nour envoie cette excellente contribution
sur le parcours de Tarek Ben Ammar

Il faut lire sa biographie sur son site web pour comprendre que Tarek Ben Ammar
n'a rien avoir avec la Tunisie réelle. Expliqué dans le JDD avoir déplacé la
mère de Mohamed Bouazizi et ses enfants de Sidi Bouzid vers Hammamet pour qu'ils
vivent tranquillement à l'ombre de ses studios, il y a quelque chose d'iréelle.
http://www.tarakbenammar.com/fr/univers/lesdebuts
Ben Ammar explique aussi dans le JDD qu'il est déjà en train de travailler sur
le scénario. N'y a t-il pas des jeunes à Sidi Bouzid pour réaliser un film
modeste et d'auteur sur la vie de Bouazizi? La confiscation de la révolution
jasmin s'est elle mise en marche en subissant bientôt une fiction hollywoodienne
du martyr Bouazizi? Qui tiendra le rôle de ce dernier: John Travolta, George
Clonney, Brad Pitt?
Tarek Ben Ammar n'est pas le plus grand producteur de cinéma d'origine
tunisienne. A la du XIX siècle, les Haïk,
une famille juive pauvre et ouvrière de la Médina a quitté Tunis pour Paris en
1897. Jacque le fils, se met à travailler à 13 ans comme coursier pour les
studios de la Keystone rue Lafayette. C'est lui qui fera découvrir à la France
Charlie Chaplin (il a inventé le nom Charlot), qui construira le cinéma Rex,
fera de l'Olympia une grande salle de spectacle et fera découvrir le cinéma
égyptien dans tout le monde entier et particulièrement à Tunis. Jacques Haïk
fera même participé les oulamas de la Zitouna en 1945 à son projet de construire
à partir de Tunis, des studios pour produire un cinéma arabe. De peur des montés
du nationalisme maghrébins ont lui a mis des bâtons dans les roues à Paris.
Les anciens de Tunis savent que c'est grâce lui qu'ils ont vue les films avec
Farid Chawki, Faten Hamama, Mahmoud El Meligui, Ahmed Wahby et Samia Gamal....
dans les salles magnéfiques de kitsh tels Le Rex à la Goulette, Le Palmarium, Le
Mondial et le Colisée... Ya hasra